L’application iSutra

Document de travail

Descriptif de l’application pour 2 iPad2* nommée « iSutra » pour le dispositif-performance Les Vigilambules du Daikakuji
Dispositif relationnel pour deux iPad
Kyoto/Temple Daikakuji/Godai-do/27 juin 2011-17 juillet 2011

Conçue et développée par Jean-Louis Boissier en collaboration avec Dominique Cunin, avec le concours de Akiko Otsu et de Mayumi Okura.

Production par l’Association Transport Paris.

Le pratiquant — on nomme ainsi le visiteur qui décide d’être acteur de la performance relationnelle équipé d’un iPad2 — doit tenir sa tablette verticalement à hauteur de son visage, donc assez haut, à distance convenable pour la lecture.

Cette position est contrôlée par les accéléromètres et/ou les gyroscopes du iPad2.

Une phrase apparaît alors. Mais s’efface vers le haut ou vers le bas, vers la gauche ou vers la droite, si l’écran s’écarte d’une façon ou d’une autre de la position de lecture frontale.

Ces phrases sont en français. On demande au pratiquant de les déchiffrer à haute voix, même s’il ne connaît pas la langue française. Pour les prononcer ainsi de façon improvisée, il peut s’appuyer sur une transcription phonétique en caractères japonais.

À raison d’une phrase par page, les pages sont numérotées de 1 à 14 et sont affichées successivement dans cet ordre.

Elles proviennent, par une opération de fragmentation et d’allègement libre, du Sutra du Cœur attaché à l’histoire du temple Daikakuji, à travers diverses interprétations-traductions disponibles en français. Ces phrases ne prétendent pas rendre compte de la substance religieuse présente dans le temple. Elles sont propres à la langue française, de l’ordre d’un sampling, déconstruites et reconstruites dans le but unique de la pratique du dispositif. Elles évoquent cependant la philosophie bouddhique en s’inscrivant dans notre réflexion sur les formes de la relation. Voir le détail de ces phrases : http://www.vigilambule.net/blog/?page_id=23

Pour afficher et lire une nouvelle page, le pratiquant doit se déplacer. Le déplacement, analysé par les capteurs de la tablette, libère la possibilité d’affichage de la page suivante, dans les conditions de position décrites plus haut.

L’accès à un nouveau texte est signalé par un léger tintement de cloche, simultanément dans les deux iPad2.

En petits caractères au bas de l’écran qui est porté par le pratiquant, des indications en japonais s’affichent à chaque instant pour souligner chaque étape du processus.

La position de tenue de la tablette correspond à un cadrage du visage du pratiquant par la caméra frontale. Le pratiquant ne voit pas cette image qui est transmise par WiFi à la tablette iPad2 qui est sur la table à l’entrée de la salle.

Le micro de la tablette portée capte la voix du pratiquant.

Ces images et ces sons ne sont pas enregistrés. Ils ne sont donc pas conservés.

Devant l’entrée de la salle est placée une table longue et étroite. C’est la table d’accueil et de prêt du iPad2 pour le pratiquant. Sur cette table, un deuxième iPad2 est posé sur son support (dock Apple pour iPad). Le son est amplifié par de petites enceintes posées elles aussi sur la table.

Une feuille imprimée à disposition des visiteurs donne le titre de la proposition, son générique et son mode d’emploi.

Note :
* L’application conçue et développée pour Kyoto est « générique » en ce sens qu’elle peut être employée, avec d’autres textes et d’autres modules de captation et d’analyse des comportements, pour les autres projets de la série Les vigilambules.